L'odyssée de Ryan Gerard avait des airs de quête impossible. Classé 57e mondial en début de semaine, l'Américain savait qu'il devait atteindre au minimum la quatrième place de l'AfrAsia Bank Mauritius Open pour franchir la barre symbolique du top 50 et décrocher une invitation automatique au Masters 2026. Le parcours mauricien, théâtre du dernier événement de l'année attribuant des points au classement mondial officiel, allait devenir le lieu de son sacre personnel.
Gerard n'a pas déçu. Avec une carte de 22 coups sous le par, il s'est hissé en position de co-leader, forçant un play-off contre le Sud-Africain Jayden Schaper. La fortune n'a pas souri à l'Américain dans ce duel final, son adversaire décrochant la victoire grâce à un eagle spectaculaire depuis 50 yards. Mais qu'importe le résultat : cette deuxième place a propulsé Gerard à la 46e position mondiale, bien au-delà de ses espérances.
Le dénouement du tournoi mauricien restera gravé dans les annales. Gerard, témoin privilégié du coup magistral de Schaper qui remportait ses deux victoires consécutives de la saison, a vécu un moment d'une intensité rare. Le « miracle » évoqué dans sa déclaration ne tenait pas tant à sa propre performance qu'à la beauté du spectacle offert par son rival, eagle qui couronnait une année golfique en apothéose.
Pour Maurice, ce tournoi confirme une nouvelle fois la place de l'île dans le calendrier international du golf professionnel. L'AfrAsia Bank Mauritius Open, dernière étape qualificative pour Augusta, attire désormais les joueurs en quête de points décisifs. Gerard rejoint ainsi la liste des golfeurs pour qui l'île de l'océan Indien a changé le destin sportif. Direction désormais la Géorgie et les azalées du National Golf Club, où l'Américain foulera pour la première fois les fairways mythiques du Masters.