C'est dans l'enceinte de l'Institut Atal Bihari Vajpayee du service public et de l'innovation, à Minissy, que s'est tenue la cérémonie de lancement d'un atelier destiné aux « Cellules vertes » des administrations mauriciennes. Mardi dernier, le ministre de l'Environnement, de la gestion des déchets solides et du changement climatique, M. Rajesh Anand Bhagwan, a officiellement lancé cette initiative inscrite dans le cadre plus large du projet « Greening of the Public Sector », dont l'ambition est de transformer en profondeur les modes de fonctionnement des organismes publics.
L'objectif affiché par les autorités mauriciennes ne souffre d'aucune ambiguïté : faire de l'État et de ses démembrements des pionniers en matière de pratiques environnementales responsables. « Le gouvernement s'engage à encourager les institutions publiques à montrer l'exemple en adoptant des pratiques environnementales responsables », a déclaré M. Bhagwan lors de son allocution, prononcée en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont MM. Patrick Gervais Assirvaden, ministre de l'Énergie et des services publics, et Lutchmanah Pentiah, ministre de la Fonction publique et des réformes administratives, ainsi que Mme Joanna Marie Bérenger, ministre junior de l'Environnement.
Des initiatives concrètes déjà à l'œuvre
Si le lancement de cet atelier marque une nouvelle étape dans la politique environnementale du pays, il s'inscrit néanmoins dans la continuité d'actions déjà entreprises. L'île Maurice peut en effet se prévaloir de plusieurs réalisations notables : l'élaboration de directives sur l'efficacité énergétique pour les équipements électriques et électroniques du secteur public par le Bureau de gestion de l'efficacité énergétique, la mise en œuvre pilote d'un système de gestion électronique des documents, l'installation de panneaux photovoltaïques au Laboratoire national de l'environnement et à la Maison d'État, ou encore un programme de recyclage ayant permis de collecter plus de 2,5 tonnes de papier.
Ces mesures s'accompagnent d'une volonté affirmée de placer la sobriété énergétique et la préservation des ressources hydriques au cœur des préoccupations administratives. « Il est essentiel de concentrer nos efforts sur les initiatives de conservation de l'énergie et de l'eau dans tout le secteur public afin de contribuer à la campagne d'efficacité énergétique et au programme de gestion de la demande du ministère de l'Énergie », a souligné M. Bhagwan, avant d'ajouter que les Cellules vertes, déjà établies au sein des institutions publiques, doivent devenir « des champions et des modèles de consommation énergétique responsable, de réduction des déchets et de promotion d'une culture de modération dans la fonction publique ».
Une mobilisation interministérielle pour changer les comportements
Cette ambition s'inscrit dans un mouvement plus large de sensibilisation des citoyens mauriciens aux enjeux énergétiques. M. Assirvaden a rappelé que son ministère, avec le soutien du Bureau de gestion de l'efficacité énergétique, de la Central Electricity Board et de l'Agence mauricienne pour les énergies renouvelables, a lancé une vaste campagne nationale de lutte contre le gaspillage énergétique. « L'objectif est de modifier le comportement des citoyens et d'adopter des habitudes simples en matière d'efficacité énergétique », a-t-il précisé.
De son côté, M. Pentiah a exhorté les fonctionnaires à agir de manière responsable pour assurer le verdissement effectif de la fonction publique, plaidant pour une transition des combustibles fossiles vers des sources d'énergie plus durables. Quant à Mme Bérenger, elle a salué le soutien technique apporté par l'Union européenne dans le cadre de son programme « Switch to Green », tout en appelant les agents publics et la population à développer de bonnes habitudes permettant d'économiser l'énergie et de mieux protéger l'environnement.
Cette initiative mauricienne témoigne d'une prise de conscience croissante, dans l'océan Indien comme ailleurs, de la nécessité pour les États de montrer la voie en matière de transition écologique. Reste à savoir si ces ambitions se traduiront par des résultats mesurables et durables dans les années à venir.