Des milliers de petites lampes à huile scintilleront, ce soir, aux quatre coins de l'île Maurice en ce lundi de Divali. La République insulaire, où plus de la moitié de la population est d'origine indienne, célèbre avec ferveur cette fête hindoue millénaire, jour férié depuis plusieurs décennies dans cet État multiculturel de l'océan Indien.
Dans les quartiers de la capitale comme dans les villages reculés, les familles mauriciennes ont soigneusement disposé des diyas, ces petites lampes traditionnelles en terre cuite, sur les rebords de fenêtres, les seuils des portes et le long des allées. Ces flammes vacillantes incarnent la victoire de la lumière sur l'obscurité, de la connaissance sur l'ignorance, thème central de cette célébration qui puise ses racines dans l'épopée du Ramayana.
Une mosaïque de traditions
À Maurice, Divali revêt une dimension particulière. L'île, véritable carrefour des civilisations, a su préserver les rites ancestraux tout en les enrichissant d'une touche créole. Les confiseries traditionnelles – ladoos, barfis et autres gulab jamuns – s'étalent dans les échoppes aux côtés de spécialités locales, témoignant de ce syncrétisme culinaire propre à l'archipel.
Les temples hindous, parés de leurs plus beaux atours, accueillent depuis l'aube les fidèles venus accomplir la puja, cette prière rituelle dédiée à Lakshmi, déesse de la prospérité et de la fortune. Les brahmanes officient en sanskrit tandis que résonnent les mantras sacrés, perpétuant une tradition vieille de plusieurs millénaires.
Un jour de partage et de convivialité
Au-delà de sa dimension religieuse, Divali s'est imposé à Maurice comme une fête nationale, célébrée par l'ensemble des communautés. Créoles, sino-mauriciens et musulmans participent aux festivités, illustration de cette « unité dans la diversité » qui caractérise la nation arc-en-ciel.
Les autorités mauriciennes ont d'ailleurs salué cette cohésion sociale. « Divali incarne les valeurs de paix et d'harmonie qui font la force de notre République », a déclaré un porte-parole du gouvernement. Les rues pavoisées et les illuminations publiques témoignent de l'importance accordée à cette célébration dans le calendrier national.
La tradition veut également que l'on ouvre sa porte aux visiteurs, que l'on partage les mets sucrés et que l'on échange des présents. Une générosité qui trouve son paroxysme dans la distribution de nourriture aux plus démunis, rappelant que la prospérité n'a de sens que partagée.
Entre tradition et modernité
Si les rituels ancestraux demeurent scrupuleusement respectés, la célébration de Divali n'échappe pas à une certaine modernisation. Les guirlandes électriques complètent désormais les diyas traditionnelles, et les réseaux sociaux s'illuminent de vœux de prospérité échangés en créole, français et hindi.
Cette année, les autorités ont néanmoins appelé à la prudence, rappelant les règles de sécurité liées à l'utilisation des lampes à huile et des pétards, ces derniers accompagnant traditionnellement les festivités dans un fracas censé éloigner les forces maléfiques.
Divali rappelle que la lumière, qu'elle soit spirituelle ou symbolique, demeure le plus puissant rempart contre l'obscurantisme.
Prochain jour férié religieux à Maurice : la fête tamoule de Cavadee, en janvier prochain.