A Hennessy Park Hotel, s’est ouvert , hier, une initiative sans précédent dans le paysage caritatif local. La Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED) convie pour deux journées près de soixante organisations non gouvernementales à un exercice de mise en commun de leurs expertises et de leurs ressources.
Stéphane Poupinel de Valencé
Un diagnostic préalable auprès de 325 ONG
Cette rencontre, baptisée « Ensemble, pour un impact plus durable », ne s'improvise pas. En amont, la fondation du groupe hôtelier mauricien a adressé un questionnaire détaillé à 325 ONG à l'échelle nationale. L'objectif : dresser un état des lieux précis de leurs domaines d'intervention, de leurs spécificités et des principaux obstacles qu'elles rencontrent sur le terrain.
« Depuis 26 ans, la FED accompagne les ONG qui œuvrent pour l'inclusion des personnes les plus vulnérables. Ce sont des partenaires de terrain indispensables », a déclaré Stéphane Poupinel de Valencé, directeur général de Beachcomber Resorts & Hotels, lors de la cérémonie d'ouverture.
Un million de roupies pour les projets associatifs
Au-delà des intentions, le groupe Beachcomber concrétise son engagement par l'annonce d'un fonds exceptionnel. « Le succès d'une entreprise ne se mesure pas uniquement aux résultats financiers, mais aussi à sa contribution sociétale », a poursuivi le dirigeant, annonçant l'allocation d'un million de roupies mauriciennes (environ 22 000 euros) pour accompagner pendant un an le développement des programmes des ONG partenaires.
Cette démarche s'inscrit dans une approche plus globale de responsabilité sociale de l'entreprise, qui dépasse le cadre traditionnel du mécénat ponctuel pour s'orienter vers un partenariat structuré et durable.
Son Excellence Oskar Benedikt
L'Union européenne salue l'initiative
La présence de Son Excellence Oskar Benedikt, Ambassadeur de l'Union européenne auprès de la République de Maurice, témoigne de la dimension géopolitique de cette initiative. « La société civile ne peut pas agir seule, mais rien ne peut se faire sans la société civile », a rappelé le diplomate, soulignant l'importance du dialogue entre les différents acteurs du développement.
Cette reconnaissance européenne confère une légitimité internationale à une démarche qui pourrait faire école dans d'autres territoires insulaires confrontés à des défis similaires d'inclusion sociale.
Des ateliers thématiques pour structurer l'action
Le programme de ces deux journées privilégie l'approche collaborative. Quatre ateliers thématiques – financement, communication, formation et appui méthodologique – permettront aux participants d'identifier des pistes d'action concrètes. Une table ronde « Regards croisés », animée par Karine Perrier Curé, Présidente de la FED, réunira les principales parties prenantes du secteur caritatif mauricien.
La seconde journée sera consacrée à la restitution des travaux et à une session de « speed networking », conçue pour stimuler les synergies entre organisations. Cette approche, empruntée au monde de l'entreprise, illustre la volonté de professionnaliser davantage le secteur associatif local.
Un réseau solidaire face aux vulnérabilités
Maurice, malgré son statut de pays à revenu intermédiaire supérieur, demeure confrontée à des poches de pauvreté persistantes et à des inégalités sociales marquées. La FED collabore déjà avec une trentaine d'ONG à travers l'archipel, parmi lesquelles Global Rainbow Foundation, CARITAS Maurice ou encore Inclusion Mauritius.
« Cette collaboration est essentielle dans la lutte contre la pauvreté », explique Viren Vythelingum, responsable de la responsabilité sociale d'entreprise du groupe Beachcomber. « C'est en unissant nos efforts que nous pourrons générer un impact plus fort et plus durable. »
Cette initiative mauricienne interroge plus largement sur les modalités d'articulation entre secteur privé et société civile dans les petits États insulaires en développement, où la proximité géographique et sociale facilite l'émergence de partenariats innovants.