-Les gestes comptent autant que les grands discours. Samedi 22 septembre, dans la mangrove de Pointe d'Esny à Maurice, l'action a pris le pas sur les déclarations d'intention. Une soixantaine de personnes, menées par l'ambassadeur de l'Union européenne Oskar Benedikt, ont retroussé leurs manches pour nettoyer l'un des écosystèmes les plus précieux de l'île.
Cette opération s'inscrit dans le cadre de la Journée mondiale du nettoyage de la planète, célébrée chaque 20 septembre depuis 2008. Mais à Maurice, l'enjeu dépasse le symbole. La mangrove de Pointe d'Esny, étendue sur 215 hectares et placée sous la responsabilité du National Parks and Conservation Service, constitue un site Ramsar d'importance internationale. Ces zones humides, véritables poumons verts de la planète, abritent une biodiversité exceptionnelle tout en protégeant les côtes de l'érosion.
Une triple menace planétaire
« Les moyens de subsistance de l'humanité sont menacés par une triple crise planétaire : le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité », a rappelé l'ambassadeur Benedikt. Un constat qui résonne particulièrement dans cet archipel de l'océan Indien, en première ligne face à la montée des eaux et aux dérèglements climatiques.
Sur le terrain, la réalité s'avère préoccupante. Les participants ont constaté les effets dévastateurs de nos modes de consommation : déchets plastiques charriés par la mer, détritus en carton abandonnés par négligence. Ces pollutions compromettent les services écosystémiques rendus par la mangrove, notamment sa capacité à filtrer les eaux et à protéger les communautés locales des intempéries.
La technologie au service de l'environnement
L'opération a également permis de tester l'application « Mangrove Matters », développée par l'organisation Reef Conservation. Cet outil numérique vise à impliquer les citoyens dans la collecte de données scientifiques sur l'état des mangroves. Un mécanisme de détection et de suivi disponible mondialement qui permettra d'alerter les autorités sur les zones dégradées nécessitant une intervention urgente.
Divisés en équipes, les volontaires - représentants de la Délégation européenne, du National Parks Conservation Service, de la Beach Authority, du Conseil de District de Grand Port, pêcheurs locaux et corps diplomatique - ont méthodiquement ratissé la zone. Bilan de l'opération : plus de 60 kilos de déchets collectés et triés, dont une partie a été récupérée par l'ONG Mission Verte.
Cette initiative mauricienne s'inscrit dans la campagne plus large #EUBeachCleanup, qui a mobilisé en 2024 plus de 12 000 bénévoles lors de 367 événements organisés par les délégations de l'Union européenne dans 53 pays. Une diplomatie verte qui prouve que l'action environnementale transcende les frontières.