Cette performance s'appuie sur une politique volontariste d'expansion aérienne. L'île Maurice a diversifié ses connexions internationales avec de nouvelles liaisons directes depuis Francfort, Doha et Bombay, complétant un réseau déjà dense vers l'Europe, l'Afrique et l'Asie. Air Mauritius et ses partenaires étrangers ont adapté leurs programmes aux nouvelles demandes d'une clientèle long-courrier en quête d'authenticité et de sécurité.
L'aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, principale porte d'entrée du territoire, feront l'objet d'une modernisation d'envergure. Les travaux d'extension des terminaux visent à fluidifier les flux de passagers et à améliorer les procédures douanières, tandis qu'une zone d'arrivée VIP et des améliorations des infrastructures de piste sont programmées pour accompagner la montée en charge du trafic.
Cette dynamique s'inscrit dans un mouvement continental plus large. Kenya, Sénégal, Afrique du Sud, Ghana, Rwanda, Seychelles et Éthiopie mènent une offensive coordonnée pour repositionner l'Afrique sur l'échiquier touristique mondial. Réformes des visas, nouvelles routes aériennes et investissements hôteliers dessinent les contours d'une stratégie commune visant à créer un espace touristique africain unifié.
À Maurice, cette ambition se traduit par l'essor du programme Premium Visa, qui attire nomades numériques et retraités européens vers des séjours prolongés. Les complexes hôteliers de Belle Mare, Grand Baie et Le Morne affichent complet, tandis que groupes internationaux et opérateurs locaux multiplient les projets de rénovation et de développement côtier.
Si les chiffres de fréquentation 2025 confirment la tendance à la hausse amorcée l'année précédente, avec une clientèle européenne fidèle renforcée par de nouveaux visiteurs indiens et moyen-orientaux, l'île Maurice démontre qu'un petit État insulaire peut, par une diplomatie économique ciblée, transformer ses atouts naturels en avantage concurrentiel durable.
Cette réussite mauricienne questionne désormais les autres destinations africaines sur leur capacité à concilier développement touristique et préservation environnementale, enjeu central d'un secteur confronté aux défis du réchauffement climatique et aux nouvelles exigences d'un tourisme responsable.