« Je suis très heureux de revenir à Maurice, car j'aime beaucoup cette île », confie le chef Suardi, visiblement ému de retrouver l'établissement qu'il avait quitté après la pandémie de Covid-19. Originaire de Bali, ce cuisinier passionné a traversé les années avec un rêve tenace : celui de remettre les pieds sur le sol mauricien. Un souhait désormais exaucé grâce à la confiance renouvelée de la direction de l'hôtel Le Jadis, qui lui offre l'opportunité de poursuivre son œuvre culinaire dans ce cadre enchanteur.
Entre-temps, le chef n'est pas resté inactif. Il a officié dans un imposant complexe cinq étoiles, l'Ayodya Resort de Nusa Dua, où il orchestrait chaque matin les petits-déjeuners de quelque 1 200 convives. « Le minimum était de 900 personnes en raison du bon taux d'occupation », précise-t-il, évoquant ces années intenses rythmées par des trajets quotidiens en moto pour éviter les embouteillages. Mais la fatigue accumulée et l'éloignement ont eu raison de son contrat. « Après une année, j'ai décidé de ne pas le renouveler. C'était peut-être un signe qu'il fallait que je revienne à Maurice », confie-t-il avec philosophie.
Une refonte ambitieuse des cartes
De retour à Maurice, le chef Suardi déploie une énergie créatrice considérable. « Après cinq ans, j'ai vécu beaucoup de changements », explique-t-il en détaillant sa vision pour l'hôtel Le Jadis. Il a identifié un potentiel inexploité : la cuisine asiatique. Dès son arrivée, les réservations ont afflué, témoignant de l'appétit des clients pour ses créations. « Après la publication de l’article sur Ile Maurice Tourisme, nous avons reçu une excellente réponse », se réjouit-il.
L'établissement compte désormais quatre restaurants aux identités distinctes. Le concept pan-asiatique trouve sa place dans l'un d'eux, tandis qu'un autre propose une carte internationale où se mêlent influences asiatiques, moyen-orientales et européennes. Le restaurant “Passion Créole” perpétue quant à lui la tradition créole mauricienne, avec des plats locaux revisités par des touches personnelles. « La plupart des menus proposent de la cuisine créole, mais avec quelque chose de spécial », précise le chef.
Mais c'est le restaurant “Cruso”, situé en bord de plage, qui incarne le summum de l'exclusivité. « C'est un lieu très exclusif avec une cuisine plus reherchée », affirme-t-il. La carte y privilégie les influences moyen-orientales et européennes, avec la possibilité d'adapter les propositions selon les désirs des convives.
La passion comme moteur
À un âge où beaucoup songeraient à ralentir le rythme, le chef Suardi puise son énergie dans sa passion dévorante pour la gastronomie. « J'aime la cuisine. Je veux me lancer un défi à moi-même. Même si je vieillis, je garde l'énergie nécessaire pour rester fort », affirme-t-il avec détermination. Sa philosophie se résume en une maxime simple : « Mon principe dans la vie est de satisfaire mes clients. »
Au-delà des défis professionnels, le chef reste fidèle à son île d'adoption. Lui qui vient de Bali, destination prisée pour son effervescence touristique, n'hésite pas à comparer les deux destinations. « Bali attire beaucoup de touristes, mais Maurice n'a pas trop de circulation. Le climat est agréable, plus frais qu'à Bali. La vue est magnifique et les gens sont très gentils », énumère-t-il avec enthousiasme. Son conseil aux visiteurs en quête d'exotisme ? « Si vous aimez l'agitation et la foule, allez à Bali. Si vous préférez le calme, une belle vue et la tranquillité, venez à Maurice. »
Quant à son avenir, le chef Suardi préfère rester dans l'incertitude, guidé par son instinct et sa vitalité. « Je ne sais pas où je finirai ma carrière. Cela dépendra de ma force. Si je me sens encore fort, je resterai à Maurice. J'aime Maurice », confie-t-il simplement. Une déclaration d'amour à une île qui lui rend bien, et où son art culinaire continue de s'épanouir loin de l'agitation balinaise, au rythme paisible de l'océan Indien.
En attendant, quand vous allez au Jadis, demandez le menu indonésien pour un voyage culinaire d’exception !
