Trois années s'étaient écoulées depuis la dernière édition de ce concours devenu, en quelques lustres, le rendez-vous incontournable de l'excellence bachique mauricienne. Face à un jury d'exception composé notamment de David Biraud, Meilleur Sommelier de France 2002, et Jérôme Banctel, chef triplement étoilé, les candidats ont dû faire preuve d'une maîtrise absolue dans tous les registres de leur art : dégustation à l'aveugle, identification variétale, analyse olfactive et, bien sûr, cet art du service qui distingue le vrai sommelier du simple serveur.
L'éveil d'une passion tropicale
« Être sommelier, ce n'est pas juste servir du vin : c'est raconter une histoire, éveiller des émotions et créer des moments inoubliables », confie Jaisen Pandoo, encore ému de sa victoire. Ces mots résument à eux seuls la philosophie qui guide cette nouvelle génération de professionnels mauriciens, animés par une passion qui transcende la simple technique.
L'évolution de la sommellerie à Maurice tient du prodige. Il y a vingt ans à peine, l'île ne comptait qu'une poignée de connaisseurs, cinq ou six tout au plus. Aujourd'hui, sous l'impulsion visionnaire de Jérôme Faure, président de l'Association des Sommeliers de l'île Maurice (ASIM) et véritable architecte de cette renaissance, la discipline a conquis ses lettres de noblesse. Hôtels de luxe et restaurants gastronomiques rivalisent désormais pour s'attacher les services de ces nouveaux ambassadeurs du goût.
Une expertise qui rayonne au-delà des tropiques
Cette montée en puissance n'a rien du hasard. Elle s'inscrit dans une démarche de professionnalisation exemplaire, portée par une association créée en 2008 avec des ambitions claires : « harmoniser les activités en vue du développement et du perfectionnement de la profession ». Repas d'accords, rencontres avec les vignerons, sorties pédagogiques... L'ASIM a su tisser un écosystème propice à l'éclosion des talents.
Le niveau atteint par les finalistes mauriciens a d'ailleurs impressionné le jury international. « Ces professionnels sont désormais capables de se frotter à l'élite mondiale », souligne-t-on dans l'entourage du concours. Une reconnaissance qui fait écho aux progrès spectaculaires de l'art de vivre mauricien, où gastronomie créole et culture œnologique européenne fusionnent avec un bonheur rare.
L'excellence comme ambassadrice
« La sommellerie est bien plus qu'un métier, c'est une passion qui se partage et se vit intensément », résume Jérôme Faure. Cette vision transcendante du métier explique sans doute pourquoi Maurice, malgré son éloignement des grands vignobles, a su développer une expertise reconnue. Jaisen Pandoo devient ainsi l'ambassadeur naturel de cette excellence insulaire, porteur d'une tradition naissante mais déjà solidement ancrée.
La réussite de cette édition 2025, soutenue par un impressionnant aréopage de partenaires prestigieux – de Constance Hotel & Resorts à Heritage Resorts & Golf, en passant par Beachcomber –, témoigne de l'engouement suscité par cette discipline. Plus qu'un concours, c'est une véritable célébration de l'art de vivre à la française transplanté sous les tropiques qui s'est déroulée au Trianon Convention Centre.
L'île Maurice peut désormais compter sur son nouveau maître sommelier pour porter haut les couleurs de sa gastronomie naissante. Dans un monde où l'excellence œnologique se démocratise, cette reconnaissance insulaire prouve que la passion du vin n'a décidément pas de frontières.