L'Association des Acteurs de la Location Saisonnière à Maurice (AALSIM) a lancé hier un appel pressant aux autorités pour la mise en place d'un cadre réglementaire adapté dans un secteur qui pèse, selon ses estimations, près de 20 milliards de roupies dans l'économie insulaire. Cette initiative intervient alors que moins de 10% des opérateurs disposeraient actuellement d'un permis d'exploitation en bonne et due forme.
« La majorité des opérateurs non déclarés ne cherche pas à contourner délibérément la loi », affirme Mathieu Appasamy, président de l'AALSIM. « Ils se trouvent confrontés à des procédures administratives interminables et inadaptées, d'une complexité décourageante et totalement déconnectées des contraintes quotidiennes de notre métier », précise-t-il.
Un secteur économique significatif mais sous-encadré
Représentant plus d'un millier d'unités de logement et générant quelque 20.000 emplois directs et indirects, le secteur de la location saisonnière constitue désormais un pilier incontournable de l'économie touristique mauricienne. L'association, qui entend s'affirmer comme un acteur légitime et fédérateur, plaide pour une normalisation des pratiques face à la diversité des profils d'opérateurs et aux exigences croissantes des voyageurs en matière de qualité et de sécurité.
L'AALSIM ne se contente pas de formuler des revendications. Elle déploie parallèlement des mesures concrètes pour accompagner les professionnels : formations en partenariat avec des institutions comme Vatel, service d'accompagnement administratif et réglementaire, et développement d'opportunités de mise en réseau. Un partenariat stratégique avec Airbnb a également été noué depuis 2023.
Des projets structurants à l'horizon 2025
Dans sa feuille de route, l'association projette la création d'un comité technique en collaboration avec le ministère du Tourisme pour moderniser les procédures d'obtention des permis d'exploitation. Elle prévoit également la mise en place d'un observatoire national du marché locatif touristique chargé de produire des analyses et indicateurs destinés tant aux professionnels qu'aux pouvoirs publics.
« Nous souhaitons dégager un écosystème solidaire où opérateurs expérimentés comme nouveaux venus pourront échanger leurs connaissances, mutualiser leurs expériences et construire ensemble l'avenir du secteur », indique M. Appasamy.
Au-delà des enjeux économiques, l'AALSIM défend une vision plus inclusive du tourisme, valorisant la richesse des initiatives locales et les particularités de chaque territoire. Une approche qui pourrait redessiner le paysage touristique mauricien, historiquement dominé par les grands complexes hôteliers.
Les opérateurs intéressés peuvent d'ores et déjà adhérer à l'association via un formulaire disponible sur sa page Facebook officielle.