Situé au pied du mythique Morne Brabant, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, l'établissement du groupe The Lux Collective a réuni début juin employés, clients et habitants locaux autour d'un même objectif : préserver l'écosystème fragile de cette région prisée des touristes fortunés.
« Le sud de l'île est réputé pour sa beauté naturelle, ses plages immaculées, ses montagnes et sa végétation verdoyante, qui attirent des visiteurs du monde entier », rappelle Ashok Bhugoo, directeur général de LUX* Le Morne. Une beauté menacée par les effets du changement climatique sur cette petite île tropicale de l'océan Indien.
Vingt sacs de déchets récoltés sur les plages
L'opération la plus visible s'est concentrée sur le nettoyage des plages environnantes. Résultat : environ 20 sacs de 100 litres de déchets ont été ramassés, composés principalement de mégots de cigarettes, capsules de bouteilles et cannettes de bière. « Les mégots se mélangent dans le sable et ne peuvent pas être ramassés facilement. Ils peuvent mettre jusqu'à 10 ans à se décomposer », souligne le directeur général, pointant du doigt ces « déchets les plus répandus dans le monde ».
Mais l'initiative la plus ambitieuse concerne la restauration des mangroves. En partenariat avec la Fondation Odysseo et l'Association pour le Développement Durable (ADD), l'hôtel s'est lancé dans un projet de reboisement à long terme, dans le cadre du programme Varuna financé par l'Agence française de développement.
Dix mille mangroves à planter
L'enjeu est de taille : la côte sud subit une érosion croissante qui inquiète pêcheurs et habitants. « Les racines des mangroves stabilisent le sol, empêchent l'érosion et filtrent les sédiments », explique Raju Ragoonaden, fondateur de l'ADD. Ces véritables « puits de carbone » constituent aussi des barrières naturelles protégeant les zones côtières lors des tempêtes.
L'objectif ? Planter 10 000 mangroves le long des côtes du Morne, tout en sensibilisant les populations locales souvent réticentes à ces écosystèmes accusés de favoriser la prolifération des moustiques. L'initiative vise même à développer un entrepreneuriat « vert » avec la production de miel à partir des fleurs de mangrove.
Parallèlement, diverses espèces endémiques ont été plantées lors d'une cérémonie organisée avec la Mauritian Wildlife Foundation : Bois Gaulettes, Bois Tambour, Palmier Bouteille ou encore Latanier Bleu, autant de trésors botaniques que l'île Maurice s'efforce de préserver.
Ces actions s'inscrivent dans le programme « Circle of Care » de l'établissement, qui place la durabilité au cœur de sa stratégie. Une démarche qui illustre les mutations en cours dans l'hôtellerie de luxe, contrainte de repenser son modèle face aux défis environnementaux. Reste à savoir si ces initiatives, pour louables qu'elles soient, suffiront à compenser l'empreinte carbone d'une clientèle internationale qui n'hésite pas à traverser la planète pour profiter des lagons mauriciens.